La santé mentale des jeunes au travail : États-Unis et Royaume-Uni 

Selon le Forum économique mondial, à partir de 2025, la "génération Z" (les personnes nées entre 1997 et 2012) représentera 27 % de la main-d'œuvre dans les pays de l’OCDE. Comment les entreprises se préparent-elles à ce changement générationnel ? Un article publié par l’Université Johns Hopkins aux États-Unis identifie la promotion de la santé mentale et l’adoption de politiques de diversité et d’inclusion comme des premières étapes essentielles

Les jeunes de moins de 30 ans sont particulièrement concerné·es par les problèmes liés à la santé mentale 


Alors que la génération des 15-30 ans est celle qui connaît les niveaux les plus élevés de troubles psychiques dans plus de 30 pays, les jeunes salarié·es accordent une importance particulière à la santé mentale, au bien-être et à l’inclusion. En ce sens, les employeurs ont tout intérêt à inclure un accès à des services de santé mentale dans les politiques DEI répondre aux attentes de cette nouvelle génération.
Des études récentes montrent que les personnes de moins de 30 ans, plus que toutes les autres générations, subissent des niveaux élevés de stress, d’épuisement professionnel, d’isolement et d’anxiété.  Selon une étude de Deloitte publiée en 2024 sur la santé mentale des générations Z et Millennials, 50 % des jeunes de moins de 30 ans se disent en situation de burn-out au travail, et ce, dans 44 pays. De même, une étude de Gallup menée aux États-Unis révèle qu’un tiers des jeunes travailleurs de moins de 30 ans déclarent avoir une santé mentale médiocre ou passable. Au Royaume-Uni, une enquête récente de Vitality sur la santé mentale au travail indique que les employé·es de la génération Z sont « mentalement absents » près de 60 jours par an en moyenne, soit l’équivalent d’un jour de travail par semaine, en raison de problèmes de santé mentale. 

Comment expliquer ces constats ? 


Ces défis sont amplifiés par une insécurité accrue en matière d’emploi et de finances. Au début de leur carrière, de nombreux jeunes salarié·es ressentent des injonctions à obtenir une sécurité et un confort économique ainsi qu'à atteindre des étapes perçues comme importantes (une promotion, des responsabilités, etc.). En parallèle, ils et elles font face à une hausse du coût de la vie, ce qui réduit leur sentiment de sécurité économique. Selon une étude d’ADP, cette insécurité pousse les jeunes employé·es à effectuer davantage d’heures non rémunérées que leurs collègues plus âgé·es, contribuant ainsi à des niveaux plus élevés d’épuisement professionnel. Parmi les autres facteurs expliquant la montée des troubles mentaux figurent l’usage omniprésent des réseaux sociaux  et les répercussions persistantes de la pandémie de Covid-19. 

La réponse des organisations 

En réponse à la dégradation de la santé mentale et aux exigences accrues en matière de soutien psychologique, des entreprises comme KPMG ont commencé à mettre en place de nouvelles politiques. Cette année, le géant du conseil a introduit une politique visant à prévenir les risques de burn-out. Les managers utilisent des indicateurs internes – comme le nombre d’heures supplémentaires effectuées, les congés payés non utilisés et les taux de participation aux réunions – pour repérer les employé·es à risque. De même, Goldman Sachs a lancé un nouveau programme de formation de 25 minutes sur la santé mentale pour toutes les fonctions de top management et de direction.  

Compte-tenu des défis et expériences propres aux nouvelles générations en matière de santé mentale, il revient aux organisations de se saisir du sujet et de mettre en place des mesures spécifiques et adaptées. Elles s’assureront ainsi de garantir un environnement de travail inclusif et pourront se positionner comme des leaders sur un marché du travail en rapide évolution.