De l'importance d'une innovation inclusive
L’innovation inclusive part d’un constat simple : l’innovation exclut.
En effet, si l’on n’y prête pas attention, elle exclut :
- Quand son résultat (un produit, un service, une organisation) est trop complexe ou demande des connaissances préalables
- Quand elle demande trop de force ou de dextérité ou ne prévoit pas l’accès
- Quand elle ne s’adapte pas à la morphologie de chacun·e, ou encore quand elle n’est pas accessible économiquement.
La vie des organisations étant particulièrement soumises aux innovations et aux transformations, il est probable que celles-ci génèrent différents types d’exclusions qui peuvent enrayer les dynamiques d’inclusion qu’elles s’ingénient pourtant à mettre en place. L’innovation inclusive apparaît alors comme une solution d’harmonisation entre les enjeux D&I et les enjeux d’innovation.
L’innovation inclusive est l’addition de deux démarches : la conception universelle (concevoir pour toutes et tous), et la co-conception (concevoir avec toutes et tous).
- La notion de conception universelle a d’abord été utilisée dans le domaine de l’architecture, quand des architectes ont étudié la conception d’environnements « sans barrières », c’est-à-dire sans obstacles, essentiellement physiques, faisant écho au « barrier free movement » défendant l’accessibilité du bâti depuis les années 1950.
Dix ans de recherche ont permis la publication du premier standard d’accessibilité du bâtiment et des commodités aux États-Unis en 1961. Ce standard a inspiré les lois d’accessibilité qui ont été votées dans les années 1970 et 1980.
Elle se déploie autour de sept principes clés :
- Utilisation égalitaire
- Flexibilité d'utilisation
- Utilisation simple et intuitive
- Information perceptible
- Tolérance pour l'erreur
- Effort physique minimal
- Dimensions et espace libre pour l'approche et l'utilisation
- Du point de vue de la co-conception, l’innovation inclusive est un processus qui implique directement des publics qui en sont généralement exclus de l’innovation, telles que les personnes en situation de handicap, les minorités ethniques, les personnes âgées, les jeunes, les femmes ou les habitant·es de certains territoires, et dont le résultat impacte positivement leur qualité de vie.
C’est là l’un des éléments clés : l’innovation inclusive a pour but l’autonomie et l’empowerment des publics exclus de l’innovation. Elle promeut l’idée que plus on ouvre l’innovation à une diversité d’utilisatrices et d’utilisateurs, plus on rend le monde accessible, qu’il s’agisse du monde social, marchand, citoyen ou professionnel.
L’intérêt de cette démarche est aussi de créer des synergies entre des services et de placer les responsables D&I dans des positions de lead sur de grandes thématiques de transformations physiques et numériques. Il n’est pas seulement question d’accessibilité mais, encore une fois, d’autonomie et d’empowerment.