Baromètre #StOpE 2025 : Pour 3 femmes sur 4 les attitudes et décisions sexistes restent régulières au travail

Publié le Mercredi 30 avril 2025

Un outil unique de mesure du sexisme dit "ordinaire" au travail en France

Le baromètre #StOpE 

Un outil unique de mesure du sexisme dit "ordinaire" au travail en France

Le huitième engagement de l'initiative #StOpE consiste à "Mesurer et mettre en place des indicateurs de suivi pour adapter la politique de lutte contre le sexisme dit ordinaire". A ce titre, le collectif #StOpE  a lancé en 2021 le premier baromètre biennal sur le sujet du sexisme dit "ordinaire" au travail.

Le baromètre recueille la perception des salarié·es et agent·es sur la prégnance du sexisme ordinaire au travail et ses formes les plus répandues, sur l’impact de ces agissements sur l’individu et sa carrière, et enfin, sur les actions à mener pour prévenir le sexisme ordinaire. Il permet ainsi d’évaluer l’état du sexisme ordinaire au travail en mesurant les perceptions et l’impact généré par les actions menées ainsi que de comparer ces résultats à une moyenne nationale.

Avec le regard expert de Brigitte Grésy, experte des questions de sexisme au travail et ancienne présidente du HCE, et de Sandrine Ghiotto Responsable du Pôle Etudes internes chez EDF, le baromètre #StOpE est donc réalisé sur deux volets :  

  • une consultation auprès d'organisations signataires de l'initiative #StOpE volontaires
  • un sondage national auprès de 1 000 salarié·es d’entreprises de plus de 250 salarié·es.  

Le baromètre #StOpE a la particularité d’être complémentaire des autres enquêtes menées à l’échelle nationale ou dans certains secteurs d’activité. Dans le même temps, il sensibilise les collaborateurs et les collaboratrices aux blagues, propos, actes, comportements « anodins » sexistes et de faire prendre conscience de l’impact de ces agissements ordinaires. 

 

Principaux enseignements 

En 2025, la troisième édition du baromètre de l’initiative #StOpE a été administré par IPSOS et a réuni 19 organisations participantes et près de 132 000 répondant·es. L’occasion de faire un point d’étape sur l’état du sexisme ordinaire au travail en France en 2025.

 

Visionner l'événement de restitution du 06 mai 2025 

 

infographie des 10 chiffres clés

 

Pour 3 femmes sur 4 les attitudes et décisions sexistes dans leur environnement professionnel restent régulières

L’édition 2025 de ce baromètre est marquée par des évolutions positives, pour autant, le monde du travail est toujours largement perçu comme inégalitaire et sexiste. Malgré les multiples actions menées depuis 2021 au sein de #StOpE, 77% des femmes salariées déclarent être régulièrement confrontées à des propos ou décisions sexistes. Ce chiffre reste alarmant – même s’il marque une légère baisse par rapport à 2021 (82%) et 2023 (79%).

Les résultats 2025 mettent en évidence le rôle essentiel et efficace des employeurs dans la lutte contre le sexisme dit ordinaire. En effet, 77% des femmes et 86% des hommes des organisations #StOpE perçoivent un réel engagement de leur organisation, contre respectivement 58% et 72% dans la moyenne nationale. Malgré ces avancées, une attente claire se dessine : plus d’1 femme sur 2 estimes que son entreprise doit aller encore plus loin pour faire reculer le sexisme ordinaire.

Cette étude montre que le sexisme dit ordinaire, demeure une réalité que les hommes sont moins enclins à en reconnaitre la prévalence et la nocivité. Près de 40% d’entre elles disent avoir été interpellées par un homme par un qualificatif sexiste (ma grande, miss…). Alors qu’un homme sur deux pense que ces expressions sont bienveillantes, voire flatteuses. 

Pour ne pas subir ces comportements, 57% des femmes déclarent mettre en place des stratégies d’évitement (privilégier certaines tenues, esquiver certaines situations ou personnes) pour se protéger. Elles étaient autant à le faire en 2023. Mais cette réalité rencontre certaines résistances. En effet, pour près de 4 hommes sur 10, la promotion de l’égalité femmes-hommes au travail aboutit aujourd’hui à discriminer les hommes (sondage national).

Le sexisme dit ordinaire au travail se traduit également par une disqualification des compétences professionnelles des femmes. Les résultats du baromètre soulignent une réalité structurelle. Les femmes sont toujours perçues comme moins légitimes dans le monde professionnel, et doivent redoubler d’efforts pour faire reconnaître leurs compétences. En effet, 1 femme sur 2 a déjà perçu une remise en cause de la capacité des femmes à manager ou à diriger dans leur environnement professionnel ; une perception bien moins nette chez les hommes (20%). 

Paradoxalement, le baromètre révèle que 9 salarié·es sur 10, tous genres confondus, reconnaissent que les propos sexistes nuisent au bien-être au travail, à la confiance en soi et à la santé des femmes. 
 

Le rapport complet sera disponible courant mai. 

Découvrir les résultats marquants présentés lors de l'événement de sortie le 6 mai

 

« Six ans après le lancement de #StOpE, la mobilisation record de 130 000 répondants et les résultats du baromètre, montrent que notre travail collectif porte ses fruits. La lutte contre le sexisme ordinaire progresse dans les organisations qui prennent des engagements, même si le sexisme ordinaire reste malheureusement bien ancré dans le monde du travail. Nos prochains défis : sensibiliser encore davantage les hommes et lutter contre la disqualification professionnelle des femmes. » déclarent les représentantes des organisations co-fondatrices Anne-Sophie Beraud, SVP Social Care & Impact de Accor, Anne-Laure Thomas Directrice Diversités, Equité et Inclusion pour L’Oréal Groupe en France, et Morgane Reckel, Directrice de l’Engagement EY France.


« Les résultats du Baromètre 2025 sont éloquents sur l’existence de deux vécus parallèles du monde du travail : un premier, où les femmes vivent des inégalités et du sexisme au quotidien et un second, dans lequel les hommes sont convaincus que les objectifs d’égalité sont atteints et que les actions de prévention et de lutte contre le sexisme ne sont plus aussi pertinentes ». souligne l’Association Française des Managers de la Diversité (AFMD).


« L’attention doit aujourd’hui se porter prioritairement sur la façon dont il convient d’embarquer les hommes dans cette lutte contre le sexisme. » indique Brigitte Gresy, experte des questions de sexisme au travail et ancienne présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.


« Tolérance zéro en matière de sexisme et sanctions systématiques des auteurs sont des actions particulièrement attendues des jeunes femmes, qui sont aujourd’hui à la fois les plus exposées au sexisme ordinaire et aux inégalités au travail, les plus conscientes des discriminations et les plus en demande d’avancées concrètes. » précise Sandrine Ghiotto, Responsable Etudes chez EDF.

Méthodologie du baromètre 

Une consultation auprès de entreprises et organisations signataires de l’initiative #StOpE :

  • Consultation menée par Internet du 15 janvier au 28 mars 2025
  • 131 908 salarié·es répondant·es de 19 employeurs français signataires de l’initiative #StOpE 

Doublée d’un sondage national auprès de salarié·es :

  • Echantillon représentatif de 1 000 salarié·es d’entreprises publiques et privées (hors salariés de la fonction publique) de 250 salarié·es et plus
  • La représentativité a été assurée grâce à la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région et catégorie d’agglomération.

La participation au baromètre est volontaire, aussi bien pour les entreprises signataires de #StOpE que pour leurs salarié.es, qui font le choix ou non de répondre au questionnaire. Les réponses sont collectées, traitées et ensuite anonymisées par IPSOS, ce qui permet de garantir la conformité RGPD.