Baromètre #StOpE 2023 : pour 8 femmes sur 10, le sexisme ordinaire au travail est encore une réalité

Publié le Jeudi 15 juin 2023

Ce jeudi 15 juin 2023, les organisations signataires de l'initiative #StOpE se sont retrouvées à distance et dans les locaux de l’Oréal France, pour la restitution des résultats du baromètre #StOpE 2023. 

Restitution des résultats par Sandrine Ghiotto Prise de parole cofondatrices #StOpE Les intervenantes de la conférence

Le baromètre #StOpE

Un outil unique de mesure du sexisme dit "ordinaire" au travail en France

Le huitième engagement de l'initiative #StOpE consiste à "Mesurer et mettre en place des indicateurs de suivi pour adapter la politique de lutte contre le sexisme dit ordinaire". A ce titre, le collectif #StOpE réunissant 199 employeurs a lancé en 2021 le premier baromètre biennal sur le sujet du sexisme dit "ordinaire" au travail

L’objectif du baromètre est précisément de recueillir la perception des salarié·es et agent·es sur la prégnance du sexisme ordinaire au travail et ses formes les plus répandues, sur l’impact de ces agissements sur l’individu et sa carrière, et enfin, sur les actions à mener pour prévenir le sexisme ordinaire. 

Le baromètre #StOpE est réalisé sur deux volets :  

  • une consultation auprès de 15 organisations signataires de l'initiative #StOpE  
  • un sondage national auprès de 1 000 salarié·es d’entreprises de plus de 250 salarié·es.  

En 2023, la deuxième édition du baromètre de l’initiative #StOpE a réuni 15 organisations participantes et près de 90 000 répondant·es. L’occasion de faire un point d’étape sur l’état du sexisme ordinaire au travail en France en 2023.  

Chiffres clés baromètre #StOpE 2023

Principaux enseignements

Pour 8 femmes sur 10, les attitudes et décisions sexistes sont régulières au travail. Un constat inchangé depuis deux ans et aujourd’hui partagé par toutes les générations.

L’édition 2023 de ce baromètre est marquée par des évolutions positives, pour autant, le monde du travail est toujours largement perçu comme inégalitaire et sexiste. En effet, pour 79% des femmes interrogées « les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail », un constat partagé par 57% des hommes, et qui stagne par rapport à 2021.

Le baromètre permet de rappeler, à l’appui de données chiffrées, les multiples formes que le sexisme ordinaire au travail revêt : propos rabaissants, interpellations familières ou blagues sexistes pouvant aller jusqu’à la remise en cause des compétences professionnelles et à des discriminations sexistes. 1 femme manager sur 2 déclare aussi avoir été confrontée à des attentes de qualités et comportements managériaux spécifiques du fait de son genre. Cette tendance est en hausse par rapport à 2021 et résulte probablement de la diffusion du concept de « leadership au féminin » qui établit certaines valeurs managériales comme intrinsèquement féminines (empathie, écoute etc.), ce qui s'apparente à un sexisme bienveillant.  

Les résultats 2023 mettent en évidence que les femmes de moins 35 ans font autant face au sexisme ordinaire que leurs ainées, voire y sont parfois plus souvent confrontées dans certaines situations. Par exemple, elles sont plus nombreuses à mettre en place des stratégies d’évitement (6 femmes sur 10). Ces situations de sexisme ordinaire sont également partagées par les femmes avec moins de cinq ans d’ancienneté dans l’organisation.

Si 93% des femmes et 89% des hommes reconnaissent les effets délétères du sexisme ordinaire au travail (déstabilisation, perte de confiance en soi, isolement, santé dégradée), le sentiment « qu’on ne peut plus rien dire, plus rien faire » reste largement présent. Près de 7 femmes sur 10 et 6 hommes sur 10 ont déjà entendu ce type récriminations et ces chiffres sont en légère hausse par rapport à 2021, ce qui confirme la montée d’un sentiment de gender fatigue  dans les organisations.

Paradoxalement, les personnes interrogées jugent encore insuffisante l’implication de l’État et des entreprises pour faire reculer les inégalités professionnelles et le sexisme. 53% des femmes et 32% des hommes considèrent que les entreprises ne s’impliquent pas suffisamment. 60% des femmes et 39% des hommes considèrent l’action de l’État insuffisante. Pour autant, les dispositifs légaux restent mal connus : les 2/3 des femmes ignorent encore l’existence du ou de la référent·e Harcèlement sexuel et Agissements sexistes.

Comme en 2021, la formation et l’engagement fort des directions d’entreprise constituent, aux yeux des salarié·es, les principaux leviers pour lutter contre le sexisme. Ces actions figurent parmi les actions prioritaires de l’acte d’engagement #StOpE et les salarié·es des organisations signataires sont plus nombreux et nombreuses à considérer leurs entreprises comme activement engagées contre le sexisme (82% contre 65% pour la moyenne nationale).
 

Découvrir les résultats globaux du baromètre 2023

 

Méthodologie du baromètre

Une consultation auprès de entreprises et organisations signataires de l’initiative #StOpE :

  • Consultation menée par Internet du 6 mars au 15 avril 2023
  • 88 560 salarié·es répondant·es de 15 employeurs français signataires de l’initiative #StOpE

Doublée d’un sondage national auprès de salarié·es :

  • Sondage mené par internet du 6 mars au 15 avril 2023
  • Echantillon représentatif de 1 000 salarié·es d’entreprises publiques et privées (hors salariés de la fonction publique) de 250 salarié·es et plus
  • La représentativité a été assurée grâce à la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, secteur d’activité, taille d’entreprise, région et catégorie d’agglomération.